Tout comme les formations argilo-siliceuses sénoniennes, et contrairement aux faluns, le tuffeau affleure très largement en Touraine. On le trouve dans la majorité des vallées où il affleure fréquemment sous forme de falaises.
Les hommes y ont construit des habitations troglodytiques, ils l’ont exploité dans des carrières souterraines comme matériau de construction. Les fossiles du tuffeau, principalement des moules externes ou internes de coquillages, ont donc, tout comme les éponges sénoniennes, fait partie du quotidien des tourangeaux. Ces derniers ont pu tenter de les interpréter selon les connaissances qu’ils avaient du monde réel. Mais bien souvent, ils ont ramassé les fossiles, et d’une façon plus générale, les pierres, parce que leur forme évoquait un objet, un visage, un animal… Certains moules internes ont ainsi été interprétés comme des cœurs pétrifiés d’animaux, d’autres ont été récoltés parce qu’ils évoquaient des vis de tire-bouchon… Entre tentative d’interprétation par la pétrification et simple assimilation à un objet connu, la frontière devait être floue dans l’esprit de nos ancêtres qui n’avaient pas les connaissances que nous avons aujourd’hui de l’histoire de la Terre.
Moule interne de bivalve (de la famille des coques) ou cœur pétrifié ?
Moule interne de gastéropode de type turritelle rappelant une vis de tire-bouchon.
Tous les fossiles du tuffeau ne sont pas des moules internes ou externes de coquillages. Comment ces huîtres ayant conservé leur coquille étaient-elles interprétées, sinon comme d'anciens coquillages ?
Rognon de silex turonien. Dans les années 1930, un habitant du Grand-Pressigny lui avait trouvé une ressemblance avec un animal domestique et avait dessiné des yeux et une bouche. (Coll Musée du Grand-Pressigny).